lundi 18 juillet 2011

Cilda in horrorland - 7 et fin


 « nononon on a plus de robes de toute façon, il va falloir que vous quittiez la boutique madame ? » Par quelle réflexe insensée m'ignorent-ils ? Je crie « et elle alors elle est pas dans son état normal non plus, elle attends un bébé, vous trouvez ça... ! » Quelle réflexion stupide, maintenant ils on juste l'air encore plus choqués. Un des jumeaux marmonne dans sa barbe, enfin, histoire de dire, il est rasé : « a des gens ils rentrent comme ça on sait pas pourquoi – casser les couilles » Du coup l'autre me prend le bras et m’amène vers la porte. Il tombe à pic, mon envie de rester s'est sensiblement ternie. Il est plus costaud que moi et les mecs qui n'ont pas consciences de ça ne doivent pas en avoir beaucoup, de conscience. Alors j'écoute encore un instant la femme enceinte insister sur les robes à fleurs et l'autre vendeur lui faire de fermes signes de tête en murmurant des non non non formés avec ses lèvres grises. Je franchis la porte et remonte des escaliers, puis la lumière se rapproche les ronrons des moteurs arrivent à mes oreilles. L'autre me lâche et revient à l'intérieur, ayant visiblement à traiter avec un client plus sérieux .
Une des deux bactéries qui semblent avoir quitté le troupeau s'arrête et me déclare solennellement : « mais non faut pas aller dans cette boutique maléfique voyons, tout le monde sait que ça a mal tourné pour eux. »
« Ah oui ? Et comment vous pourriez savoir ça que je leur réponds, vous êtes en ville depuis hier seulement... Il n'y pas besoin d'être en ville depuis longtemps pour ça, suffit d'avoir les bon wuffies. » Et puis elles se mettent à rigoler franchement, et celle qui a des yeux continue à s'esclaffer autour d'elle. Le van gris du hippie est garé là en face. "Vous auriez pas vu Peter je leur demande, je me demande si il lui est pas arrivé quelque chose à la fin. Non pas que je le cherchais vraiment, mais là c'est vraiment le bordel y a pas à dire".
Les hippies ne répondent pas. Leurs habits sont tout gris à force de s'être roulés dans la poussière. Ils sont réunis en silence en face d'un grand caddie remplis de bouteilles de verre vide, Vodka tempura, Rhum eternum et bière à fière, tous là entassés en monceaux sous leurs visages décomposé. Gaz, le gros gardien du van ne parle pas souvent sauf quand il chante tiens les yeux baissés, juste devant le monticule en verre, sur le sol, comme si de juste toucher des yeux ces ordures aller leur donner la vie. Un grand silence est autour d'eux, trop grand comme le lever du soleil qui n'aurait pas du se produire et rend tout si cruel et délavé. L'un d'eux, un pas grand sur la gauche me voit arriver. Il dit « Cilda ! On t'attendais il faut vraiment que tu nous aide » « qu'est-ce qui se passe les gars ? Vous êtes tombés dans la javel ou quoi » « Tu devrais pas dire des choses pareilles » deux autres mecs du groupe se sont rapprochés de la porte du van et maintenant Gaz me regarde vraiment. « Tu devrais partir, ça sert à rien de regarder le malheur des gens, tu crois que tu va vraiment trouver un truc ici ? » Je suis très embarrassée, je pense à lui expliquer que je ne les ai croisés que quelques fois, je pouvais pas savoir qu'ils avaient des problèmes, en fait je ne savais même pas qu'ils étaient à Paris en ce moment. Mais je n'ai pas le temps de dire toutes ces conneries devant un cadavre. Ils sortent Charlie du van, chacun de ses bras désarticulés sur les épaules des autres. Mais oui, ce fameux Charlie, vachement marrant, même si il avait toujours des poussières au milieu de ses yeux. Il est tout désarticulé à présent. Je ne vais rien pouvoir faire pour ça moi. Charlie, je savais qu'il s'en demandait trop aussi, j'ai essayé de lui dire j'ai envie de crier. J'ai oublié ce buvard dans ma poche.
Mais on a tous essayé de lui dire, il me hurle à la face, Peter. Le chat est noir sur le banc et il passe sa patte sur le tranchant d'une bouteille cassée.

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