mercredi 13 juillet 2011

Cilda in horrorland - 6



Descendre la rue avant toute chose, de toute façon il y a des probabilités non négligeables que les lieux aient changé de … localisation. Très bien, je reconnais cette sculpture en forme de tête barbue au premier étage. Je monte les escaliers, encore eux, c'est toujours ça de gagné pour les mollets. Jusqu'à l'étage trois et demi, entre les deux ascenseurs. Je dois être en retard. Sûrement, le soleil est haut, même si il est ridiculement petit. Il se tiens plié derrière son stéthoscope, il est arrivé avant moi. Je me méprends, ceci est un instrument qui sert à regarder les petites bactéries. Le télescope, mais dans l'autre sens. J'ai encore faim, c'est pas possible. Frigo, tupperware, encore eux. Je m'attends bien à trouver une créature aquatique là dedans en retirant le couvercle, un peu curieuse, jugeant quand bien même l'affaire répugnante. Phosphorescence. Une lumière tamise comme la rivière monte vers le plafond. Ces expériences sont sans fin... Un petit barracuda qui souffle un faisceau entre ses dents pointues. La radioactivité du Japon à des milliers, ou plus, percent la terre jusque ce poisson. Nick fronce les sourcils il me fait signe d'approcher de la lunette, je n'ai pas d'autre choix que de lui obéir. J'examine ainsi que je l'ai appris les petites bactéries, quoique prisonnières dans leur cercle de verre. Et puis il me mordille l'oreille en signe de reconnaissance et me laisse partir. Je regarde mon téléphone pour relever les messages, c'est bon il est en mode suicide, le chat me rue dans les pattes, je suis tranquille. Ma route se poursuit, mais rien ne cours derrière moi, c'est déjà ça, le lobe me pince un peu.
La rue des fripes est en pente douce les entrées y sont de plus en plus larges. La décoration y a été refaite, que des murs en pierre, j'entre dans un véritable musée. La musique a été coupée en petits morceaux, on y trouve plus plus les chansons de la fille aux cheveux ailes de corbeau, juste le bruit de dehors, très atténué, des grincements de poussettes et de téléphones qui sonnent ou vibrent. « Mais où avez vous fichtre rangé les robes ? » je leur demande, perchée entre les portants de jeans et de T shirts unitaille et et tous verdâtres, bleuâtres, des cendres éteintes enfin. Les deux vendeurs sont jumeaux, mais enfin il me semble n'en avoir vu qu'un la dernière fois, visiblement ma question leur paraît déplacée. Une dame enceinte apparaît entre les voûtes le menton en avant. Et puis je tire sur ma chemise jaune pour essayer de cacher mes talons hauts et arranger mon col. Je ne suis pas assortie aux parois cela me perturbe en quelque sorte. Elle a l'air pressée, prend cinq minutes pour chercher le trésor ou quelque chose qui fera office. Alors elle demande à moi et aux autres. « Où sont les robes » « oui vous savez les robes à pois à fleurs à rayures à carreaux avec des fleurs dessus ? De grandes fleurs oranges avec de longues tiges et puis aussi des petites bleues ? » Elle vient juste de décrire la robe que je cherchais depuis le début. Un moment je m'inquiète qu'elle la trouve avant moi, les jumeaux prennent un air effaré, moralement réprimé, vérifiant par coups d’œils derrière eux pour voir si quelqu'un a entendu.

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