mercredi 29 juin 2011

Cilda in horrorland - 4


Elles courent pour s'échapper semble-t-il, mais non, elles finissent pas faire un cercle tout autour de moi. Finalement elles sont sympa, avec leur petit bruit de larsen de guitare qu'elle triballent dans leur défilé chaotique.

La dalle. J'ouvre le frigo, suivie sagement par la bande de petites fourmis-cafards pour choper un truc à bouffer. Une boite de restes, qui peut être mangé froid. Chouette, parfait. J'ouvre le couvercle en plastique. Un poisson, de l'exacte taille de la boite me fixe d'un œil terne et suppliant. Il souffle, longtemps, et crève. Il a du bouffer tout ce qu'il y avait dans la boîte... Bon, poubelle. La poubelle du monde. Je me souviens, un ex qui me disais ça. « la plus belle du monde » et à chaque fois j'entendais, la poubelle du monde. Je me marre toute seule. Je prend le poisson et puis je reviens vers mon lit. Je vais bouffer ce putain de poisson, j'ai que ça et mon ventre fait des vagues.

Le chat noir est sur ma couverture, il m'a suivie ou il m'a trouvée ? Aucune idée. Peut-être que sa machine à téléporter connaît mon adresse à cause du PC. Le poisson a un goût un peu avarié, même si il vient de mourir, c'est peut-être à cause de ce qu'il a mangé. Le chat me lèche les doigts et s'énerve tout seul, lick lick lick grounch grouch, mordille mordille. C'est dégeulasse. C'est pas lui qui va me trouver un plan pour ma soirée en plus. Je lèche les arrêtes, et dans ma tête je n'arrive pas à oublier le non-regard de ce poisson en train de mourir. On dirait qu'il essaye de me dire un truc genre « fais gaffe aux boîtes ». Mais pourquoi à la fin me dirait-il un truc pareil ? C'est quand même pratique les boîtes. Peut-être qu'il veut me dire, ne va pas en boîte ? Je jette les restes aux insectes, au moins y en a qui sont heureux. Bêtement, mais contents d'emporter des os mous de poisson dans leur sillage. Et puis, ils vont construire leur petite forteresse en os dans les fissures de mon mur. Des civilisation se lèvent et tombent ici à cause de ce que je jette sur mon plancher en lino.

Je suis les angles et mon nez vers la colline qu'on voit dans ma fenêtre. Des bactéries géantes dévalent et le feu est en train de mourir. Leurs petites jambes toutes souples pédalent pédalent, tant et tant qu'il semblent gliesser ou alors ils glissent vraiment. Je plisse les yeux mais même le feu mourant fait trop de lumière. Ils sont deux par deux, avec eux aussi de grands yeux, mais de petits sourires idiot kawaï. L'un dans le bras de l'autre, l'un au dessus qui guide l'autre à grands coups de signes des mains et l'autre qui pédale sur ses pattes : la force et le petit malin. Un violet et un vert pomme. Parfois il se mettent à se bastonner un peu, quand ils ne sont pas d'accord. Je les regarde un moment, et puis je me dis que je vais les suivre un peu. De toute façon j'ai rien d'autre à faire, en attendant de savoir quel Pierre et quel Nick cave sont différents l'un de l'autre.

jeudi 16 juin 2011

Cilda in horrorland - 3

Alors on monte tout droit dans la garrigue. Pierre s'accroche aux herbes qui poussent à l’horizontale comme les aiguilles d'un hérisson géant. En haut il y a un feu. Tous droit vers le ciel. Une bande de gitans s'agitent en cercles tout autour du brasier rouge. Je suppose qu'il n'y a plus que ça à faire, danser, yeah, yeah. Danser et s'en foutre des regards brûlants. C'est pas parce que ces regards là sont chauffés à la racine qu'on va se découper les uns les autres, pas vrai ? Leurs vêtements flottent, démesurés, et leur cheveux aussi. Toujours trop courts où trop long. Ils agitent des objets, chacun le leur, décoré de lambeaux et de rubans de couleurs tiédies par les flammes

Je sais pas combien de temps je suis restée là à danser. Le grand feu fait une lumière digne de celle du jour. Alors nous descendons la colline. Les garçons me prennent la main et puis on court comme des dératés jusqu'en bas. Tout le monde hurle dans une chorale canine à la lune. On est au moins 500 là à crier comme des idiots, et j'hésite entre rigoler et pleurer. Alors je hurle encore.

Et puis, je rentre chez moi. Seule en me chantant une chanson que j'ai dans la tête. « old rub alcohol » « if men and wine don't kill me ». Je jette mes affaires dans l'entrée, j'ai vachement chaud. Je vais à la salle de bain, pour me laver la face chifonnée toute collante, boueuse de tout ce que j'ai couru dansé et tant d'autres choses. Je guette mon reflet pour voir si je suis bien là. Ça gratte, je pose mes ongles sur la surface, et puis je lui dit, c'est ouf!
« je suis en train d'écrire un truc de malade et j'ai un flash genre j'ai déjà écrit ça. Et dans mon flash je te le disais. Non mais c'est vraiment ouf! Hahaha »
Mais attends, ça démange très fort là dans la poitrine. Je vais pour mettre mes ongles au milieu, et des tas de petites bestioles en sortent. Ah ouais j'ai déjà lu ça, délire très mince, que les gens bourrés ils voient des petites bêtes qui leur sortent de la poitrine. Ou alors c'est quand ils sont pas assez bourrés je sais plus. Je repense à ces meufs qui dans les films se mettent à paniquer et à se rouler par terre.

mardi 14 juin 2011

Cilda in horrorland - 2


Le type allume son joint qu'il a roulé très vite et me fixe d'un coup dans les yeux. Il lui ressemble, c'est à crever. En plus jeune sans les crevasses. « Ouais je sais, moi aussi je bosse pour lui » avec un sourire de gentil dément. Il me tend le joint. « Vas-y, c'est pour oublier ta souris ». « Oui de toute façon elle avait un gratouillement horrible la nuit et elle sentait pas bon. J'ai essayé de la faire mourir de faim mais ça a pas marché ».

Je fume un peu, je me lève, rejoindre mes compagnes de danse. Mon boulot, c'est ça ici. Sinon je m'endors. Je trouve un vieux pote qui vient de picardie, tiens il a pris un sacré coup de vieux lui par contre. Genre hippie décrépi le pantalon troué. « Yeah, celebration days » il hurle à qui mieux mieux. « Yeah great balls of fire on the kaledeoscopic eyed hills » je lui fais. En parlant de hill, on fait une fête de lever du jour sur la colline à la chapelle. Tu viens on y va. Là ? yes, on y va. J'attrape le jeune Nick Cave au passage. Il me répond qu'il s'appelle Pierre en fait.

On fonce vers les couloirs noirs du métro crade. Il se mettent carrément à marcher sur les rails. Non mais ça va pas non ? Allez quoi. Je ramasse un vieux fond de wisky à côté des banc. Ho dieu, ce que je hais le wisky. Et la pub que dessus des bancs, exactement le genre de truc qui me fait bader le soir quand je rentre du bureau. « Essayez, c'est réussir ». Mon dieu ils nous prennent vraiment pour des cons. Bon, je suppose que cette fin de bouteille où dieu sait qui a collé ses lèvre va me réchauffer et enfin me faire prendre goût à ce truc de mec. Je rejoint les autre sur les rails. Whaou les pompes il gueulent. Ah ouais tiens, mes ballerines sont devenues de plateforme boots rouges. Excellant pour l'isolation électrique, même si un peu exagérées. Ils sont morts de rire. Ben allez y si vous êtes si malins, je leur file la bouteille. Ils sortent des bouts de papier de leur poches, non ça va ils disent on a nos trips à nous. J'en prend un pour plus tard, on sait jamais. Et go, on s'enfonce et on suit le petites lumière jaunes du tunnel.

On grimpe la colline. Le soir tombe. Tiens toute à l'heure déjà... le soir pourrait tomber pour toujours là. C'est peu être la faute de lumières du métro. Peut-être que les souris du métro sont l'allumeur de réverbère du petit prince. Ouais super, ce vieux truc tout pourri qu'ils on récité au mariage de ma tante. « apprivoiser ». On apprivoise pas les souris du métro.

lundi 13 juin 2011

Cilda in horrorland - 1

Cilda est une plus si jeune fille que ça maintenant et elle travaille tous les matins. Ce soir elle sait qu'elle a deux réunions le lendemain, mais elle a décidé de danser. On ne sait pas si c'est pour ses compagnons de fête dont elle a oublié la moitié des noms, elle bondit avec une grâce entraînante et gênante essayant de faire pardonner son enthousiasme excessif. Interrompant un pas pour se mettre le doigt sur la bouche, elle se souvient qu'elle a ammené Wolf, sa souris qu'elle affame, comme distraction pour les invités et ceux qui ne le sont pas. Elle quitte la piste et entreprend de faire le tour de la pièce, nouvel appartement de la grand mère décédée d'une amie connue pour sa gaîté innocente et sa préservation farouche de la survivance du monde de l'enfance dans le monde angoissé des jeunes adultes. Des bibelot désuets, nouvellement poussiéreux-le ménage n'est pas le fort d'Alexandra, la maîtresse de maison, et on peut prédire un avenir dégradé à ces lieux. Des chouettes en bois, des chats en porcelaine, des cadres de merde c'est quoi ce truc déjà où on coud par dessus des trames de couleur avec du fil de couleur en coton ? Bref, il y a des oiseaux en papier dans ces cadres. Des qui penchent la tête sur le côté, d'autres qui replient leur ailes en revenant d'un long vol, d'autre fixant fièrement le vide devant eux. Mais où cette putain de souris à la fin ? Elle est idiote et blanche et même si elle la hait, elle refuse de l'avoir perdue. En plein désespoir et prenant le risque d'exposer son cul, elle se penche pour regarder sous le canapé. Un type essaye de l'aider. Et merde ! Elle voit Wolf la tête les pattes avant dépasser du bord du sofa, au fond. Ah ben voilà, écrabouillé. J'espère qu'il va pas rester là à pourrir jusque ça sente mauvais le sang qui a coulé comment déjà à sécher. Le tête qui tourne, maudit martini. Elle s'écroule sur le dit canapé. Le type s'assoit à côté d'elle et entreprend de confectionner un gros joint. Elle le regarde. Il a le front haut et le cou allongé, les membres osseux, sans être vraiment maigre. « Tu fais quoi dans la vie ? » Mon dieu, toujours la même question . « Je bosse pour Nick Cave, je suis son assistante. C'est un patron de merde : il est hypocondriaque et maniaque. » Oh tiens, le chat de Alexandra, faust, bébé et noir est en face de moi depuis tout ce temps. Quelle immobilité, comme si il se télétransportait d'un endroit à l'autre de la pièce. « Hier il s'est mis derrière moi alors que je faisais des devis de traitement pour le diabète et il m'a fait glisser ses mains sur les côtés de mon dos en me murmurant de me tenir droite. J'ai eu envie qu'il me prenne, e,fin je m'en rends compte maintenant, mais non il gardait sa contenance. Il est super super flippant, mais j'arrive pas à démissionner. Ma fierté je suppose. »