jeudi 16 juin 2011

Cilda in horrorland - 3

Alors on monte tout droit dans la garrigue. Pierre s'accroche aux herbes qui poussent à l’horizontale comme les aiguilles d'un hérisson géant. En haut il y a un feu. Tous droit vers le ciel. Une bande de gitans s'agitent en cercles tout autour du brasier rouge. Je suppose qu'il n'y a plus que ça à faire, danser, yeah, yeah. Danser et s'en foutre des regards brûlants. C'est pas parce que ces regards là sont chauffés à la racine qu'on va se découper les uns les autres, pas vrai ? Leurs vêtements flottent, démesurés, et leur cheveux aussi. Toujours trop courts où trop long. Ils agitent des objets, chacun le leur, décoré de lambeaux et de rubans de couleurs tiédies par les flammes

Je sais pas combien de temps je suis restée là à danser. Le grand feu fait une lumière digne de celle du jour. Alors nous descendons la colline. Les garçons me prennent la main et puis on court comme des dératés jusqu'en bas. Tout le monde hurle dans une chorale canine à la lune. On est au moins 500 là à crier comme des idiots, et j'hésite entre rigoler et pleurer. Alors je hurle encore.

Et puis, je rentre chez moi. Seule en me chantant une chanson que j'ai dans la tête. « old rub alcohol » « if men and wine don't kill me ». Je jette mes affaires dans l'entrée, j'ai vachement chaud. Je vais à la salle de bain, pour me laver la face chifonnée toute collante, boueuse de tout ce que j'ai couru dansé et tant d'autres choses. Je guette mon reflet pour voir si je suis bien là. Ça gratte, je pose mes ongles sur la surface, et puis je lui dit, c'est ouf!
« je suis en train d'écrire un truc de malade et j'ai un flash genre j'ai déjà écrit ça. Et dans mon flash je te le disais. Non mais c'est vraiment ouf! Hahaha »
Mais attends, ça démange très fort là dans la poitrine. Je vais pour mettre mes ongles au milieu, et des tas de petites bestioles en sortent. Ah ouais j'ai déjà lu ça, délire très mince, que les gens bourrés ils voient des petites bêtes qui leur sortent de la poitrine. Ou alors c'est quand ils sont pas assez bourrés je sais plus. Je repense à ces meufs qui dans les films se mettent à paniquer et à se rouler par terre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire